Le Père Serge Chévitch (1903-1987), un Starets Russe en Île de France.Biographie – 1
25 Ιουλίου 2014
Cyrille (le futur Starets Serge) est né le 3 août 1903 (21 juillet suivant le nouveau calendrier) à La Haye (Pays-Bas) où son grand-père maternel, Cyrille Struve, exerçait les fonctions d’ambassadeur de Russie et où ses parents, Georges et Marie Chévitch étaient alors en visite. Ceux-ci retournèrent en Russie alors qu’il était âgé de trois semaines. Son père était officier supérieur dans l’armée russe. Il était issu d’une famille noble de la République de Venise qui possédait un fief en Herzégovine. Il disposait d’un important personnel de maison et avait pris soin d’engager des employés français, allemand et anglais, afin que ses enfants puissent apprendre à pratiquer les trois langues. C’est ainsi que Cyrille parlait déjà parfaitement le français à l’âge de huit ans. Il resta toujours reconnaissant à sa nourrice française, Parascève, de lui avoir non seulement enseigné la langue et la culture d’un pays qu’il aimait, mais aussi d’avoir fortement contribué à sa première formation religieuse. Cyrille était un garçon éveillé, courageux, bon et généreux. Son père ayant été nommé, en 1914, général des Hussards de la Garde impériale et « membre de la suite de Sa Majesté », Cyrille vint habiter avec sa famille à Tsarskoïe Selo où se trouvait le palais du Tsar. Âgé de onze ans, Cyrille se vit attribuer, comme c’était la coutume pour les fils de dignitaires, le grade (honorifique) d’officier et reçut une petite formation militaire. Lorsque survint la Révolution en 1917, la famille Chévitch se vit confisquer tous ses biens. Elle se réfugia, comme de nombreuses familles nobles de Petrograd, à Kislovodsk, où elle avait déjà fait de nombreux séjours. Cyrille s’engagea, en 1918, aux côtés de jeunes de son âge dans le groupe de l’Union panrusse de la jeunesse monarchiste fondée par le comte Michel Grabbe, ainsi que ses proches amis dans les décennies suivantes Alexandre Kasem-Beg et le prince Vladimir Romanov. Son père combattit dans l’Armée Blanche, mais en octobre 1920, la famille fut contrainte, comme beaucoup d’autres, de prendre le chemin de l’exil hors de la Russie, via Odessa et Constantinople. Après un court séjour en Suisse (où Cyrille eut cependant le temps de passer un examen du niveau du baccalauréat), elle habita deux ans à Berlin. Dans la capitale allemande, Cyrille trouva un emploi dans une banque ; l’un de ses amis était Paul B. Anderson, futur dirigeant du Mouvement international de la jeunesse chrétienne (YMCA). Passionné de musique classique, il lui arriva, en cette période d’inflation galopante, de dépenser l’intégralité de son salaire hebdomadaire pour acheter une place de concert. En 1923, la famille Chévitch vint s’installer à Paris, dans un immeuble situé dans le XVIe arrondissement. Cyrille retrouva aussitôt du travail à la banque Morgan dont le siège était place Vendôme ; il y était spécialement chargé de la tenue des comptes courants des têtes couronnées, princes et grands-ducs. Il habitait chez ses parents dont la maison était fréquentée par de grandes figures — intellectuelles, artistiques et politiques — de l’émigration russe. Source: Texte : extraits condensés de l’ouvrage « LE STARETS SERGE » de Jean-Claude Larchet, Collection Épiphanie, Les Éditions du Cerf, Paris 2004. Photographies : couverture de l’ouvrage précité et extraites de l’ouvrage “L’iconographie de l’église des Trois Saints Hiérarques”, Patriarcat de Moscou, Diocèse de Chersonèse, Paroisse des Trois Saints Hiérarques, 5 Rue Pétel, Paris 2001.