Le Saint et Grand Lundi, nous faisons mémoire du Bienheureux Joseph au-beau-visage, ainsi que du figuier maudit et desséché par le Christ.
14 Απριλίου 2014
Joseph, chaste et prudent, fut prince de justice,
pourvoyeur de froment et trésor de délices.
Au stérile figuier, sans fruits spirituels,
Le Christ a comparé les homrnes infidèles:
fuyons donc les passions, car nous pourrions un jour
être maudits et desséchés à notre tour.
aaaComme les Saintes Souffrances de notre Seigneur Jésus Christ ont ici leur début, c’est Joseph qui, le premier, en présente l’image. Car il était le demier fils du Patriarche Jacob, né de Rachel et envié par ses frères pour quelques visions qu’il avait eues en songe. Tout d’abord, il est caché dans le creux d’une fosse, et son père est trompé par sa tunique ensanglantée, comme s’il avait été dévoré par une bête fauve. Puis, pour trente pièces d’argent il est livré aux Ismaélites, qui le vendent à leur tour à Putiphar, le chef des eunuques de Pharaon, le roi d’Egypte. Or, sa maîtresse s’étant fâchée contre lui à cause de la chasteté du jeune homme, parce qu’il n’avait pas voulu commettre l’iniquité avec elle, il s’enfuit en laissant son vêtement: elle le calomnia auprès de son maître, et il connut l’amertume des chaînes et de la prison. Il en fut tiré par son don d’interpréter les songes: on le mena devant le roi, et il fut établi seigneur sur toute la terre d’Egypte. Plus tard il devint le fournisseur de froment de ses frères et, ayant bien administré toute chose de sa vie, il mourut en Egypte et, en plus de ses autres vertus, se fit une grande réputation pour sa chasteté. On peut dire qu’il est l’image du Christ, car le Christ fut envié par les Juifs, ses frères de race, vendu par un disciple pour trente pièces d’argent, enfermé dans une fosse obscure et ténébreuse, le tombeau, dont il sortit par sa propre puissance pour régner sur l’Egypte, c’est-à-dire sur toute sorte de péché; et il en triomphe jusqu’à la fin. Il est établi Seigneur sur le monde entier, et dans son amour pour les hommes, il nous rachète par le mystère où il nous distribue le froment, parce que lui-même il se donne pour nous et qu’il nous livre en nourriture le pain céleste, sa chair vivifiante. C’est donc pour cette raison que le beau Joseph a été introduit ici.
aaaMais nous faisans aussi mémoire du figuier desséché, parce que les divins Evangélistes, à savoir Matthieu et Marc, en parlent après le récit des Rameaux: «Au matin, comme Il sortait de Béthanie, Il eut faim» et l’autre dit: «Comme Il retournait à la ville, de bon matin, Il eut faim. Apercevant un figuier près du chemin, Il s’en approcha, mais n’y trouvant que des feuilles et non des fruits (car ce n’était pas la saison des figues), Il lui dit- Jamais plus tu ne porteras de fruit! Et à l’instant même le figuier sécha.» Le figuier, c’est la synagogue des Juifs, en laquelle le Sauveur n’a pas trouvé le fruit qu’il attendait, mais seulement le feuillage ombreux de la loi, et le créateur de l’univers leur ôte cette chose vaine. Mais quelqu’un pourrait dire: «Pourquoi l’arbre insensible devient-il sec, recevant la malédiction sans avoir péché?» Pour qu’on sache que les Juifs, ayant vu le Christ toujours bienfaisant envers tous et ne faisant aucun mal à personne, ont jugé qu’il avait seulement le pouvoir de faire du bien, et non celui de faim du mal. Mais ce n’est pas ce que le Maître qui nous aime voulait montrer aux hommes; et Il fit cela pour que les ingrats sachent avec certitude qu’Il a suffisamment de pouvoir pour les châtier, même si Celui qui est bon ne désire pas exercer le chîtiment sur une nature inerte et insensible. En même temps, il y a quelque parole ineffable qui nous vient de très-sages Pères spirituels. Comme dit Isidore de Péluse, l’arbre de la transgression fut celui dont les transgresseurs utilisèrent les feuilles pour se couvrir. C’est pourquoi il est maudit par le Christ, dans son amour pour l’humanité, car il n’aurait pas souffert cela, si le figuier n’avait pas donné un fruit responsable de la transgression. Et que la transgression peut être comparée à cet arbre, c’est bien évident, car on trouve en lui la douceur du plaisir, la glu du péché, puis la rugosité et l’amertume de la conscience Ensuite, l’histoire du figuier a été mise ici par les Pères pour susciter la componction, de même que celle de Joseph pour sa ressemblance avec le Christ. Le figuier, c’est l’âme étrangère à tout fruit de l’Esprit: lorsqu’au matin, c’est-à-dire après la présente vie, le Seigneur n’y trouve pas de conversion, Il la dessèche par la malédiction, et elle devient une colonne sèche, terrifiant ceux qui n’ont pas produit le digne fruit des vertus. Cette vie de Saints est tirée du :”Triode de Carême”, Diaconie Apostolique 1993