Mieux organiser ou faire patience ? – (8) Avoir l’amour d’une mère
27 Απριλίου 2010
Chacun de nous doit avoir l’amour d’une mère : même si ses enfants sont révoltés, elle les aime tous.
Comprenez bien que c’est la mère qui est le ciment de la famille, pas le père. Aussi longtemps que la mère vit, la famille reste unie. Mais si la mère meurt, le père est incapable de garder la famille unie.
Pourquoi cela ? Parce que l’amour d’une mère est tel qu’elle ne connaît pas de jalousie ou d’humiliation : elle fait tout, étant mue par l’amour. Parce qu’elle assume toutes les faiblesses de ses enfants, toutes leurs perversions, elle devient comme un ciment, comprenez-vous ? Ici chacun de nous doit être comme une mère. La seule solution découle de la phrase du Christ : « Si vous vous aimez les uns les autres, on saura que vous êtes mes disciples » (cf. Jean 13, 35). Encore…
Tâchez de ne pas accuser qui que ce soit, mais de prier pour autrui. Une fois j’avais dit à mon Père spirituel, l’Archimandrite Kyrik : « Mon esprit est enclin à juger les autres ». Il me répondit : « Que t’importent les défauts d’autrui ? Pense seulement à toi-même. Si les autres ont quelque défaut, ce n’est pour eux ni une joie ni leur désir, mais leur faiblesse. » C’était son idée. Juger quelqu’un pour ses défauts, c’est oublier que nous aussi avons certains défauts.
Pourquoi ce que nous disons maintenant est extrêmement important ? Parce que, comme je vous l’ai déjà dit, si nous arrivons à vivre avec – disons – Sr. C. … il y a des millions de personnes pareilles à elle [on rit], ou avec quelqu’un ayant un autre caractère, comprenez-vous ? Si nous arrivons à trouver le moyen de vivre avec une personne, nous pourrons le faire avec plusieurs millions de personnes semblables à elle. Certes, ce n’est pas assez, et je crains que tout ne finisse par une douleur incurable pour toute l’humanité sur terre.
Il faut que notre esprit embrasse de plus en plus les dimensions universelles de l’être humain dans sa totalité, et pas seulement les problèmes de nos petits travaux quotidiens. Ces petits travaux sont inévitables. Inévitables sont aussi certaines frictions, mais là n’est pas le but de notre vie : notre vie, c’est de devenir, à l’image du Christ, porteurs de sa vision et de saisir le vrai sens du mot « moi ». Comprenez-vous ? Si je ne peux pas porter comme « moi » une petite communauté, comment pourrai-je le faire pour toute l’humanité dans le temps et dans l’espace ? Et c’est cela la vie chrétienne : devenir pareil au Christ, avoir les mêmes mouvements du cœur, les mêmes pensées que le Christ Lui-même, selon Saint Paul (cf. Philippiens 2, 5). Et si nous avons dans notre conscience ce but, les petites frictions, les petits conflits, ne seront même pas perçus, parce qu’on est par tout son être tendu dans ce mouvement. Comprenez-vous ?