L’Ancien Éphrem de Katounakia (6/12/1912 – 27/2/1998) – (2) Paroles sur la maîtrise de soi
22 Απριλίου 2010
Ne relâche à aucun moment la surveillance sur toi-même. Surveille-toi à chaque instant, examine-toi, tu dois te contrôler. Es-tu en règle maintenant ? Toi qui es moine, si tu es un violent, si tu es un combattant, tu t’examineras toi-même, toute la journée tu te demanderas : « Où en suis-je ? »
Le médecin n’est pas le seul à suivre le malade : celui-ci s’examine aussi lui-même, car il observe si les médicaments que lui a donnés le médecin lui font de l’effet. Ce n’est pas seulement le rôle de l’Ancien de suivre son disciple petit à petit ; toi aussi tu dois t’examiner toi-même. Encore…
J’ai souvent demandé à l’Ancien Joseph comment il avait atteint ce niveau spirituel. Voici ce qu’il m’a répondu : « Je vais te le dire. J’ai creusé tant et plus la maxime : “Connais-toi toi-même.” Qu’est-ce que tu es ? Rien, pas même un ver de terre. Rien. La Grâce est venue, elle t’a exhaussé, tu es devenu un ange ; la Grâce est partie, tu es revenu à ton moi. » Il a dit aussi que lorsqu’on acquiert un état spirituel élevé, il faut s’attendre à quelque tentation et de faire attention, de peur d’être victime de quelque illusion démoniaque ou quelque chose de semblable. Oui, mais il n’a pas dit comment nous pouvons attirer la Grâce.
Il dépend de vous que votre esprit soit égal, tranquille. Cela dépend de vous. Cela ne dépend pas de la tentation, si elle s’attaque à vous, ni de la conduite de votre compagnon d’ascèse. C’est toi-même qui deviendras la cause de ton salut, c’est toi-même qui seras la cause de ton absence de salut. Cela dépend de toi. Si tu veux ton salut et si tu te fais violence, alors tout se passera comme tu le souhaites.
En raison de sa pureté et de son abnégation, l’Ancien avait acquis en moins de quinze ans de vie monastique les charismes de clairvoyance, de prévoyance et de prophétie. Mais ses principales vertus étaient la prière et le don des larmes. Parfois, il disait en plaisantant : « Devinez quels sont les saints de la Sainte Montagne ? Le Père Païssios et le Père Éphrem ! »
Il disait aussi en soupirant : « Grâce à la bénédiction du diable et à la malédiction de Dieu, je me suis fait un nom ! »
Source : Textes arrangés, condensés ou complétés, extraits de l’ouvrage : « L’Ancien Éphrem de Katounakia » du Père Joseph de Katounakia, traduit par Yvan Koenig, dans la collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle » dirigée par Jean-C1aude Larchet, Éditions L’Âge d’Homme, Lausanne 2002