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Message de Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée pour

1 Σεπτεμβρίου 2009

Message de Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique Bartholomée pour

† BARTHOLOMAIOS

PAR LA GRÂCE DE DIEU ARCHEVÊQUE DE CONSTANTINOPLE,

NOUVELLE ROME, ET PATRIARCHE ŒCUMÉNIQUE,

QUE LA GRÂCE ET LA PAIX DE NOTRE SEIGNEUR, DIEU ET SAUVEUR JÉSUS CHRIST, AUTEUR DE TOUTE LA CRÉATION, SOIENT AVEC LE PLÉRÔME DE L’ÉGLISE

* * *

Enfants bien-aimés en le Seigneur,

En inaugurant la nouvelle année ecclésiastique, nous réfléchissons à nouveau à l’état de la création de Dieu. Nous évoquons le passé et faisons pénitence de tout ce que nous avons fait ou omis de faire pour prendre soin de la terre ; nous envisageons l’avenir et prions Dieu de nous dispenser la sagesse pour nous guider dans nos pensées et nos actes. Les derniers douze mois ont été pour le monde entier une période de grande incertitude. Les systèmes économiques et financiers, auxquels tant de personnes faisaient confiance pour leur procurer les biens de la vie, ont au contraire semé la peur, l’incertitude et la pauvreté. L’économie globalisée a eu pour résultat d’atteindre le monde entier – même les plus démunis qui sont très loin des échanges de grandes entreprises. La crise actuelle fournit l’occasion d’envisager les problèmes différemment, car les méthodes qui ont généré ces problèmes ne sauraient être aussi leur meilleure solution. Il est nécessaire d’introduire la charité dans tous nos échanges, l’amour qui inspire courage et compassion. Le progrès humain ne signifie pas simplement accumuler la richesse ni consommer inconsidérément les ressources de la terre. La façon dont la crise actuelle est envisagée a révélé les valeurs de ceux, peu nombreux, qui président aux destinées de notre société ; ceux qui sont en mesure de trouver des sommes d’argent faramineuses pour soutenir le système économique et financier qui les a trahis, mais qui ne sont pas disposés à fournir, ne fût-ce qu’une infime partie de ces sommes pour remédier à la déplorable situation à laquelle la création est parvenue, à cause justement de leurs valeurs, pour fournir nourriture et eau potable aux populations affamées et assoiffées, victimes aussi de ces mêmes valeurs. Le visage de chaque enfant affamé nous interpelle et il ne faut pas détourner le regard pour éviter de répondre. Pourquoi cela s’est-il passé ? S’agit-il d’un problème d’incapacité humaine ou de volonté humaine ? Nous avons fait du marché le centre de notre intérêt, de notre action et, finalement, de notre vie, en oubliant que notre option influencera la vie des générations futures et limitera le nombre de nos propres choix qui seront probablement davantage orientés vers la prospérité de l’être humain et de la création. Notre économie humaine, qui a fait de nous des consommateurs, est défaillante. La Divine Économie, qui nous a créés à l’image du Créateur aimant, nous appelle à aimer la création tout entière et à en prendre soin. L’image que nous avons de nous-mêmes se reflète sur notre façon de nous comporter envers la création. Si nous croyons n’être rien d’autre que des consommateurs, nous cherchons la consécration en consommant la terre entière ; en revanche, si nous croyons être créés à la ressemblance de Dieu, nous agissons avec sollicitude et miséricorde, nous essayons de devenir ce que ce à quoi notre création nous destine. Prions donc Dieu de dispenser sa bénédiction lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui aura lieu à Copenhague en décembre prochain, pour que les pays industriellement développés collaborent avec les pays en voie de développement en matière de diminution des émissions nocives polluantes ; pour dégager la volonté de réunir et gérer sagement les sommes requises à la prise des mesures nécessaires ; et pour que nous coopérions tous afin de garantir que nos enfants pourront jouir des biens de la terre que nous leur laisserons en héritage. Il faut que la justice et l’amour régissent tous les aspects de l’activité économique ; le profit, surtout celui à court terme, ne peut, ne saurait être le seul mobile de nos actes. Réaffirmons notre engagement de coopérer pour apporter les changements que nous souhaitons, rejeter tout ce qui est nuisible à la création, modifier notre façon de penser et, dès lors, transformer radicalement le mode de vie. Que la grâce de Dieu, Créateur et Providence, ainsi que notre prière paternelle et notre bénédiction patriarcale, soient avec vous tous.

1er septembre 2009

(† Bartholomaios de Constantinople

fervent intercesseur auprès de Dieu)